16 Oct
  • Par SEVE Emploi
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Rapport d’évaluation 2023

La phase « expérimentation » du programme SEVE Emploi a été lancée en 2016 par la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) pour faire de l’insertion par l’activité économique (IAE), un outil de lutte contre le chômage de longue durée. Un rapport d’évaluation de la démarche, à la suite de son essaimage, vient d’être publié.
Entretien avec Yann Marchat et Héloïse Hamain, chargé.e.s de programme SEVE Emploi au sein de la FAS.
Propos recueillis par Anne Dhoquois

Pouvez-vous préciser en quelques mots quelles sont les particularités du programme SEVE emploi ?

Héloïse Hamain : L’idée a émergé à partir du constat que de nombreuses personnes en transition professionnelle travaillant au sein de Structures d’insertion par l’activité économiques (SIAE) peinaient à trouver un emploi durable. Autre constat que l’on peut même chiffrer : 67 % des entreprises déclarent avoir des difficultés à embaucher. Or, au sein des SIAE, il y a des compétences en termes de recrutement et d’intégration des salariés qui n’étaient pas assez mises à profit. Le programme SEVE, commandité par l’État, qui le finance à hauteur de 20 000 euros par structure, repose sur une formation-action de dix jours (renouvelable une fois par an durant trois ans) permettant aux permanents de SIAE de s’outiller pour mettre en place dans leurs pratiques la médiation active avec les entreprises de leur territoire.

Yann Marchat : La médiation active, c’est une toute autre façon pour les permanents des SIAE d’accompagner les personnes en transition professionnelle vers l’emploi durable. Il s’agit notamment de préparer et d’organiser au sein des entreprises des mises en situation de travail pouvant durer une à deux semaines. Pour ce public, c’est l’immersion qui révèle les atouts et les compétences, pas les CV ni les lettres de motivation. A ce jour, 320 SIAE (soit plus de 2000 salariés formés) ont intégré le dispositif ; des SIAE de toute taille et de tous métiers.

En résumé, quels sont les enseignements du rapport d’évaluation publié par la FAS cette année ?

Y.M. : On constate qu’au sein des SIAE, le programme provoque un changement effectif de l’organisation à différents niveaux, avec, entre autres, plus de travail en équipe et un décloisonnement des métiers et des fonctions. Par ailleurs, l’objectif de trouver des débouchés d’emplois durables pour les salariés en transition professionnelle est bien plus affirmé qu’avant. D’autant que ça marche : l’immersion augmente les chances d’intégration dans une entreprise. Ainsi, les taux de sortie en emploi durable sont 5 points supérieurs au sein des SIAE ayant intégré le programme, passant de 16% à 21% en moyenne. Et puis, la démarche donne confiance aux salariés et aux recruteurs, qui peuvent avoir des a priori réciproques.

Maintenant que le rapport est sorti, quel va être son impact sur le programme ?

H.H. : Le rapport nous confirme que le programme de formation est adapté. Ce qui ne nous empêche pas de réajuster en permanence à partir des remarques des formateurs et des retours d’expérience. Il faut veiller désormais à accompagner les permanents dans la durée pour maintenir la dynamique et qu’ils ne se laissent pas rattraper par les contraintes du quotidien. Ce serait dommage car l’un des effets du programme, c’est de resouder les équipes et de redonner du sens au travail.

Y.M. : Ce rapport démontre que la proposition de transformation d’une politique publique qui s’adresse aux personnes les plus éloignées de l’emploi a fonctionné. Le message que nous voulons porter, c’est que les SIAE sont apporteuses de solutions sur le plan du recrutement à une échelle très locale, adapté aux besoins des entreprises, et sont légitimes à le faire.

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