12 Fév
  • Par SEVE Emploi
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3 questions à Yann Marchat, Chargé de projet SEVE Emploi

Quel est ton parcours avant de rejoindre la FAS ?

J’ai d’abord commencé par exercer au sein du service public de l’emploi, où j’ai notamment contribué à la mise en œuvre du dispositif Garantie Jeunes dans un territoire urbain et rural. C’était un dispositif ambitieux de transformation de l’action des Mission locales, tant il impactait à la fois l’organisation mais aussi les pratiques professionnelles au sein de ces structures. Transformations qui ont été très largement documentées dans les évaluations dont ce dispositif fut l’objet. Cette première expérience m’a grandement éclairée sur l’articulation et le fonctionnement des politiques publiques de l’emploi et de l’insertion en France.

J’ai souhaité ensuite m’impliquer davantage dans le processus de prise de décision de la politique publique et plus généralement dans le débat public autour des questions de l’emploi et de l’insertion. C’est ce que j’ai pu faire en travaillant en cabinet d’étude et de conseil dans le cadre des missions diverses et de clients tout autant variés : évaluation de dispositif, assistance à maîtrise d’ouvrage, études, diagnostics, etc.

 

Pourquoi les valeurs défendues par la FAS te correspondent ?

Je crois que mon expérience auprès des jeunes qui comptaient parmi les plus vulnérables de ce pays m’a beaucoup marquée. La fédération porte un discours et des actions en faveur des personnes qui sont en situation de grande précarité, dans l’objectif de faire mieux et plus collectivement. Je partage cette ambition de justice et d’égalité. Que ce soit sur les sujets de l’emploi, bien entendu, mais aussi de la santé, du logement, de l’accès aux droits, etc.

Si j’en reviens aux questions de l’emploi, il faut dire que la fédération porte un tout autre discours que celui que l’on peut communément entendre dans la sphère publique ou lors des repas en famille. Porter un programme tel que SEVE veut dire « non, le chômage n’est pas une responsabilité individuelle qui doit reposer sur les seules épaules des demandeurs d’emploi ».

En quoi le programme Sève Emploi est-il important pour les personnes les plus éloignées de l’emploi ?

Mon expérience personnelle et professionnelle m’a convaincu que « l’emploi est un sport de contact ». J’ai vu des personnes parvenir à trouver le bon job grâce à un camarade qui pouvait les recommander auprès de tel ou tel employeur, ou parce qu’elles ont eu le bon tuyau au bon moment. On sait que sans réseau professionnel il est plus difficile de trouver un travail. On sait également que les personnes éloignées de l’emploi pâtissent justement du manque de ce réseau professionnel. De l’autre côté, les entreprises ne sont pas toujours bien outillées pour recruter ou se saisissent trop peu des outils territoriaux qui sont à leur disposition en la matière.

Dans ce contexte, je suis persuadé qu’il est du rôle de ceux qui accompagnent les personnes éloignées de l’emploi de les aider à la construction d’un réseau professionnel de proximité. Cela passe notamment par la multiplication des rencontres avec des employeurs, par l’accompagnement dans l’emploi mais aussi l’expérimentation de plusieurs secteurs d’activité pour trouver la bonne voie. En développant les pratiques de médiation active vers l’emploi, c’est, dans les grandes lignes, ce que SEVE se propose de faire.

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