03 Juil
  • Par SEVE Emploi
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Démarcher des entreprises : « un défi supplémentaire » pour Lucy Nahar-Broussin, Conseillère en Insertion Professionnelle

Lucy Nahar-Broussin est Conseillère en Insertion Professionnelle (CIP) dans les associations GENIE et La Légumerie à Changé en Mayenne. Elle fait le point avec nous sur son travail et sur la formation SEVE Emploi qu’elle a démarré avec l’équipe permanente en janvier.

 

Est-ce que la formation SEVE Emploi a déjà eu des impacts dans votre travail ?

Je dirais d’abord que cela a permis une plus grande implication de toute l’équipe pour atteindre l’objectif Emploi. Nous avons maintenant tous une base commune à laquelle nous référer et un objectif partagé. Les chef.fe.s d’équipe et les encadrant.e.s ont pris conscience de l’importance de se coordonner. Ils ont compris qu’ils pouvaient eux aussi avoir un rôle dans l’accès à l’emploi des salarié.e.s en transition professionnelle. Ça donne un sens supplémentaire à leur travail dans les espaces verts !

Avec la formation, nous avons également appris à nous présenter sans utiliser le terme « insertion » qui peut être mal perçu. Cela nous oblige à présenter les salarié.e.s différemment et à mettre davantage en valeur leurs compétences. Ce n’est pas facile de changer ses habitudes mais c’est vraiment important de le faire. Il faut s’attacher aux forces des salarié.e.s et non à leurs fragilités.

 

Est-ce que vous avez eu l’occasion de tester cette nouvelle approche auprès des entreprises de votre territoire ?

Oui, certaines nous connaissaient déjà et avaient déjà embauché des salarié.e.s de l’association. Cela a permis de relancer ce réseau. Je me suis présentée à l’accueil d’une entreprise avec laquelle nous avions déjà travaillé et la personne a tout de suite soupiré « ah oui, c’est de l’insertion ! ». Je ne me suis pas démontée, et j’ai enchaîné en leur présentant concrètement un de nos salarié.e.s. L’assistante RH m’a proposé de la contacter pour un stage. Le confinement a mis en pause ce projet mais je vais la recontacter.

Un collègue est allé à la rencontre d’une autre entreprise. L’entretien s’est bien déroulé et a pu déboucher sur une mise à disposition de 2 salarié.e.s sur 3 jours car l’entreprise avait un besoin ponctuel. L’un des deux salarié.e.s, qui est intervenu au sein de cette entreprise, a émis le souhait d’y travailler. Nous allons donc surveiller leur besoin en recrutement.

Enfin, l’équipe de la légumerie 53, grâce à la dynamique SEVE, a réussi à positionner un ouvrier sur une offre d’emploi de chauffeur livreur. Il commence au mois d’août !

 

Diriez-vous que les salarié.e.s sont davantage au contact des entreprises désormais ?

Oui car nous avons bien développé la partie stage depuis le début d’année. Nous proposons aux salarié.e.s qui en ont déjà réalisé de raconter aux autres ce que ces mises en situation de travail leur ont apporté pour créer de l’émulation. Nous avons installé un tableau d’affichage qui récapitule les stages réalisés ou prévus pour que les salarié.e.s se projettent aussi et nous allons plus fréquemment à la rencontre des entreprises. Nous avions 4 salarié.e.s en stage au mois de mars, avant le confinement, alors que d’habitude nous en avions en moyenne 1 tous les 3 mois.  Au mois de juin, nous avons 2 salarié.e.s en stage et les mises en relation entreprises repartent.

 

Quel est l’impact de la crise sanitaire sur le bassin d’emploi sur lequel vous vous trouvez ? Avez-vous senti que les entreprises faisaient évoluer leur manière de recruter ?

J’ai attendu pour me déplacer car les entreprises étaient mobilisées sur la mise en place des protocoles sanitaires. Aujourd’hui je dirais que c’est un peu plus difficile d’aller les démarcher. Quand on porte un masque, on a plus de mal à se faire comprendre. Les entreprises veulent des personnes opérationnelles tout de suite pour rattraper leur retard. C’est un défi supplémentaire. Nous nous appuyons beaucoup sur la dynamique d’équipe. En septembre, je pense que les embauches vont repartir et que nous trouverons notre place dans le paysage de l’emploi en Mayenne.